Il y a quelques mois, presque un an déjà en fait, j’avais voulu commencer à creuser sur le shinto et le bouddhisme au Japon. Pas tellement sur les croyances en tant que telles, mais comment elles sont vécues au jour le jour et comment les temples et sanctuaires subviennent à leurs besoins.

" />« Devenir pote avec les dieux du Japon » : un vendredi lecture que je regrette

Achikochi

« Devenir pote avec les dieux du Japon » : un vendredi lecture que je regrette

2017-03-24 | Lecture : 3 min

Il y a quelques mois, presque un an déjà en fait, j’avais voulu commencer à creuser sur le shinto et le bouddhisme au Japon. Pas tellement sur les croyances en tant que telles, mais comment elles sont vécues au jour le jour et comment les temples et sanctuaires subviennent à leurs besoins.

Que voulez-vous, je suis venu au Japon pour faire un MBA, il y a des jours où ça ressort plus que d’autres.

Dans cette optique, j’avais ajouter à ma pile une série de livres et de revues sur le sujet et notamment le livre du jour : « 日本の神さまと上手に暮らす法 », sous-titré en anglais « Living in Harmony with the Gods of Japan » mais dont une traduction française plus littérale donnerait « Règles pour bien vivre avec les dieux du Japon ».

D’un autre côté, vu que l’auteur rabâche qu’il « 神様と仲良くになる », littéralement être pote avec les dieux, je prendrai cette citation comme titre de référence.

Un auteur cosmopolite

Un écueil quand on cherche à creuser le religieux au Japon c’est de tomber soit sur des livres touristiques, soit en japonais ancien (non, je ne me sens pas de lire le kojiki en version originale. Quand j’aurais le niveau de Donald Keene, je l’envisagerai) soit très fortement ancrés à la droite de la droite.

Donc, en prenant un livre écrit par un Japonais se décrivant comme non religieux, ayant travaillé une dizaine d’années à l’étranger dans le milieu de la musique avant de revenir au Japon, je pensais éviter ces écueils.

Et puis, la couverture est classe.

Dès la toute première page

Ca ne correspond pas à ce que je pensais. Mais ça commence à être un running gag de ces articles.

La première page annonce la couleur. Vous arrivez au Japon, d’un voyage quelconque, et immédiatement, vous vous rendez compte que quelque chose est différent. La nourriture est bonne. Les toilettes sont propres, vous êtes en sécurité.

Ca fait beaucoup de clichés pour la toute première page du livre.

Mon problème c’est que ça continue comme ça. Sans forcément rester aussi caricatural, l’auteur se rend compte en allant au Japon qu’il est attirer par l’ambiance des sanctuaires et de leur histoire et va petit à petit intégrer un autel shinto dans son appartement puis des rituels.

Le tout, sans jamais expliquer l’histoire ou ce qui l’attire vraiment dans l’ambiance. Il mentionne avoir fait des pèlerinages dans tout le pays, ce qui serait un récit qui m’aurait plus intéressé, mais ça reste au niveau de mention. Pas d’explications sur ce qu’il a trouvé ou ce qui l’a poussé à le faire puis à continuer.

Mon ressenti c’est que c’est un petit livre de catéchisme extrêmement enfantin. Pas d’explications, juste « c’est ça que je recommande ». Voire « je sais que ça ne sert a rien mais je le fais ».

Le « JE » omniprésent

L’auteur décrit SA révélation. Ce n’est pas un vrai livre de catéchisme compilé par l’association des sanctuaires. Ou issus d’entretiens avec des prêtres shintos. C’est juste ce que l’auteur fait.

Et il en ressort que le shinto est extrêmement narcissique ou égoïste.

Élus des dieux

Et malgré tout, ce livre tombe dans la théorie du peuple (japonais) élu des dieux. La base du Nihonjiron et de toutes les théories ultra-nationalistes japonaises.

La première occurrence semblait pourtant partir d’une bonne idée. Il rappelle que le shinto met de l’importance aux ancêtres et que, en personne ouverte d’esprit et ayant voyagé, cela inclut l’ensemble de l’humanité étant donné que le berceau de l’humanité est en Afrique et que nous sommes tous des membres d’une même famille qui se sont un peu perdus de vue.

Super. Violon, tout ça.

Avant d’enchaîner en disant que vu la population globale actuelle, il avait donc en gros 1 chance sur 70 de naître au Japon sous la protection des dieux et que c’était une chance.

Et c’est là que j’ai posé ce livre.

Verdict

Nope