Travailler au Japon : Début de l'aventure
Et voilà, il y a même pas 15 jours, j’écrivais un premier article un peu blasé faisant le bilan de 3 mois de recherche d’emploi intensive mais surtout infructueuse au Japon. Et depuis, j’ai trouvé un poste et déjà commencer à travailler.
Comment j’ai trouvé mon poste
Pour faire simple : une succession de choix, de hasards et de rencontres.
Soyez clairs sur ce que vous voulez faire
Savoir ce que vous pouvez et voulez faire est excessivement important. Tout comme ce que vous ne voulez pas faire.
Pour moi, je savais que je voulais travailler dans une startup ou une entreprise innovante. Termes extrêmement vagues de base, d’autant plus parce que je ne me limitais pas à une industrie ou à un poste précis (ce qui compliquait mes explications lors des entretiens). Pour moi, une startup dans l’informatique a autant le droit au qualificatif d’entreprise innovante qu’une chaine d’hotels qui redéfinit son approche à la clientèle et aide à redéfinir l’image de industrie au Japon. Surtout que je ne cherchais pas un poste technique. Cela dit, j’ai une préférence pour les projets physiques, la production, le monozukuri à la japonaise
A l’inverse, des postes purement hors-sol comme la finance ou l’informatique pure ne m’intéressaient pas.
Participer aux événements qui touchent à ce que vous cherchez
Partant de là, j’avais participé à un certain nombre d’événements pour les startups et l’IoT et notamment une soirée organisée par la FrenchTech Tokyo a DMM.Make Akiba, un mélange d’incubateur et de Makerspace. Et j’avais rencontré pas mal de personnes là-bas avec qui j’avais bien discuté. Sans postuler directement auprès des startups initialement (mais auprès de DMM.Make), j’avais gardé contact et commencer à suivre l’actualité des entreprises avec qui j’avais accroché.
Après environ un mois, j’ai postulé auprès d’une d’entre elle après avoir vu de plus en plus de mentions positives de cette entreprise. J’avais par ailleurs passé une bonne partie de la soirée à discuter avec un de ses employés. Le plus long à ensuite été d’attendre l’entretien, plus de 15 jours après la prise de contact.
De là, entretien le mardi soir, offre le mercredi midi, première version du contrat le jeudi matin et acceptation le vendredi. Pour un démarrage le lundi matin, lendemain de Noël. Sacré cadeau.
L’entreprise
L’entreprise en elle-même s’appelle Cerevo et est surtout connu pour sa réplique entièrement articulée du Dominator de PsychoPass. Ils sont venus à la Japan Expo en 2016 et vous les avez peut-être croisé à cette occasion.
https://www.youtube.com/watch?v=Cgi8wgGd6HU
En réalité, le Dominator n’est qu’un side project qui les amusait mais ne représente pas tout ce qu’ils font. Pour faire simple, de l’IoT natif. Ils ne sont pas parti d’un portefeuille de produits pour ensuite intégrer des fonctions connectées mais plus l’inverse. Partant de là leurs produits vont des smart toys comme le Dominator a des articles de sport connecté ou des solutions de streaming…
Niveau ambiance, c’est presque une caricature de startup technologique. Dans son sens « entreprise créée dans un garage et qui pond des prototypes tous les matins ». Le début de la journée passe par se faire une place sur un bureau en poussant les prototypes de la veille avec qui tout le monde s’est amusé.
Beaucoup de freelancers dans les équipes, des gens qui ont leur propre projet à coté. Et ça veut aussi dire que les horaires sont plutôt souples et que le télétravail ne pose pas de problème non plus.
Je vais travailler dans en tant que Global Sales and Marketing XXX. Le XXX n’est pas une typo, j’ai rejoint le service, qui fait quoi comment est assez flou pour le moment.
Le démarrage
Premiere semaine juste avant les congés du jour de l’an, pas le mieux pour commencer mais c’était plutôt pas mal.
Un mélange de structure et de « fais-le et vois comment les gens réagissent ». Mais sans vraiment savoir qui fait quoi comment et pourquoi.
La boite n’utilise quasiment pas les mails mais un chat d’entreprise. Le point positif : tout est public, facile à fouiller. Le point négatif : pas moyen de mettre une tête sur les noms vu que c’est le moyen de communication privilégié.
Start-up aussi dans son approche au temps : début de la journée vers 11-12h, facile (et accepté) de travailler à distance, beaucoup de gens travaillant sur plusieurs projets / entreprises différentes. Ca change, même de la France.
Mais LE point que j’adore, c’est qu’il y a des prototypes partout. En cours de développement, en cours de test, … ou l’ingénieur annonce fièrement le montage final du prototype avant de le redémonter 30 minutes plus tard… des essais de reconnaissance vocale aléatoires (les joies du katakana-english)… une boite tournée de base vers l’international (au moins en termes de ventes, ça se voit beaucoup moins en termes de réputation)… Bref, du bonheur.
Et pour ceux à qui ça parle, je suis à coté d’Akihabara mais je préfère la proximité avec Ueno.
https://www.youtube.com/watch?v=PjRGCh8DEfo
Le niveau de Japonais
Pas de niveau de Japonais requis. Avec deux bémols : l’entretien était en Japonais å 90% (les 10% restants pour vérifier mon niveau d’Anglais), et le Japonais est la langue de travail.
L’entreprise utilise Chatwork pour toutes ses communications internes et donc le volume de Japonais écrit à absorber et à utiliser est énorme.
Certains employés ne parlent pas Japonais (ou N5) et toute interaction avec eux passe par des interprétations en anglais ou chinois, parfois approximatives. Sans parler de l’isolation que cela leur impose par rapport au reste des employés.
Ca me redonne envie de travailler mon Japonais. Parce que chercher pendant 15 minutes comment demander quelque chose en keigo, ça va un moment…
Pour finir
Ce n’est que le début.
C’est la première fois que je travaille dans une entreprise japonaise (a part un stage d’un mois et demi dans une boite allemande au Japon) donc beaucoup de chose à voir et sur lesquelles râler.
Donc attendez-vous à quelques compléments