En voulant aller à Uguisudani depuis Ueno, je me suis d’abord trompé et j’ai au final fini à Akihabara. On ne se moque pas. Mais entre les deux, je suis tombé sur Okachimachi et ses boutiques spécialisées dans la joaillerie.

Okachimachi en soit n’est pas une gare bien passionnante. Des pachinkos, des boutiques sous la voie ferrées mais sans les arches de briques si caractéristiques de Yurakucho. Ici, c’est de la bonne overpass en béton et acier et des franchise. Encore une gare intermédiaire, coincée entre Akihabara et Ueno.

Et pourtant, a deux rues de la voie ferrées court deux longues rues commerçantes, dont les rideaux sont souvent a moitié fermés. A l’intérieur, des piles et des piles de pierres précieuses et semi-précieuses, des perles, du corail, des bijoutiers a façon, des artisans. Deux rues spécialisées dans la joaillerie.

Mais, très majoritairement de la vente en gros, ce qui explique les rideaux a moitié fermés, surtout en cette période d’afflux touristique. Les panneaux « Nous ne vendons qu’en gros, peu importe pour combien vous achetez, si vous êtes un particulier, on ne vend pas. » fleurissent eux-aussi. Quelques boutiques sont ouvertes à tous cependant et permettent de s’en mettre plein les yeux.

Ayant vécu près de Canton en Chine, j’ai passé de longues journées dans le Marché de Jade ou les sacs de pierres trainaient a meme le sol et les boutiques dégueulaient. Des quantités impressionnantes, des pièces sympas cependant. Des arnaques en pagaille aussi.

Pas exactement la même ambiance ici. Les quantités (visibles) sont raisonnables et on est loin de l’aspect mall immense où chaque boutique de 10 mètres carrés représente une nouvelle occasion de fouiller dans des bacs de pierres. C’est plus feutré. Plus une ambiance de shotengai, de ventes privées.

Mais l’ambiance reste très shitamachi. A chaque fois que j’y suis allé, l’appareil photo à la main, scrutant les vitrines, essayant de connecter les noms en japonais, en katakana, en kanjis avec le peu que j’en connais, au moins un boutiquier, vendeur ou patron, est venu discuter, présenter sa boutique ou le quartier, son histoire, les ragots sur son copain de la boutique 3 portes plus loin, offrir des cups ramens histoire de discuter au chaud alors qu’il s’apprêtait à fermer boutique. Pendant 5, 10, 40 minutes.

Pas moyen de voir les pierres cependant, étant vite classé comme « particulier ».

Une shitamachi de samourais ?

Un peu bizarre de parler de Shitamachi aussi près du Parc d’Ueno et pourtant. D’après ce que j’ai pu trouver, le quartier était la zone de résidence des samourais de plus bas niveau, obligés de vivre a proximité de leurs maîtres à Ueno mais loin de recevoir une rente qui leur permettait de survivre. L’équivalent des Danchi (ou danwei en chinois) ou les employés d’une usine vivent.

Le nom de ce sous groupe de samourais : les kachi (徒) d’où Okachimachi, la ville des Kachis.

Pas vraiment un nom positif cependant, ces samourais ayant un statut demandant le respect mais pas vraiment la position le leur garantissant.

Et vu que leur rente ne leur permettait pas de survivre, certains ont commencé un petit commerce de pierres à coté. Qui a perduré.

Le mot de la fin

Contrairement à Uguisudani que j’avais trouvé sans intérêt, j’aime beaucoup ce coin.

Pour y aller, au final, rien de plus simple, à Ueno, prenez les rues derrière Ameyoko. Et oui, en plus d’être sympa, c’est aussi un moyen pratique d’éviter le bordel touristique du coin.