Achikochi

Pour un tourisme au Japon post BakuGai

2017-05-13 | Lecture : 2 min

Le tourisme c’est un peu ma marotte du moment si vous ne l’avez pas remarqué. Et pour la lecture du jour, je vous propose un livre écrit par un spécialiste du sujet.

Couverture du livre ポスト爆買い時代のインバウンド戦略
Stratégie pour un tourisme post-bakugai, sous-titré « Ce que les touristes étrangers pensent vraiment mais que les Japonais ne savent pas » a été publié en mars 2017 et se base donc sur les toutes dernières statistiques ainsi que des interviews sur différents sujets et a été écrit par Nakamura Masato, un consultant spécialisé dans le domaine.

Un problème d’image

Le premier chapitre est identique a l’article que j’ai écrit sur le sujet il y a quelques semaines : la majorité des touristes sont Asiatiques, les Européens et Américains représentent a peine 10% des touristes etc…

La suite est plus intéressante car l’auteur plonge dans les détails. Des politiques de visa, aux stratégies de créations de nouvelles lignes low costs, aux problèmes liés aux guides illégaux ou à la féroce compétition des bus de tourisme…

Des études de cas très interessantes a chaque fois.

Mais le message principal est qu’il y a un décalage entre la vision qu’a le Japon de ses touristes (majoritairement Européens et Américains, a la rigueur riches asiatiques, parlant anglais, majoritairement sur Tokyo ou à la rigueur sur la Golden Route) et la réalité (classe moyenne asiatique a plus de 85%, cherchant des bas prix et donc hors Golden Route (vols low costs) ou profitant de croisières (d’ou le décollage de Fukuoka et Kyushu), …).

Un des exemples cité porte sur le problème des guides internationaux non déclarés, majoritairement chinois et qui a fait les gros titres l’an dernier. Si effectivement ce problème existe c’est pour plusieurs raisons:

  • le systeme d’enregistrement des guides est fastidieux
  • la majorité (68%) parlent Anglais (seulement 12% Chinois, 5% Coréens)
  • Ils sont majoritairement centrés sur la métropole Tokyoïte (56%)
  • il y a 20’000 guides enregistrés mais seulement 5000 réellement actifs.

Ce qui ne correspond pas aux besoins ni en terme de langues ni de géographie. Et quand il y a un besoin, certains y voient une opportunité.

Même le fameux Omotenashi en prend pour son grade.

Au dela sur le terme, l’auteur confronte la notion d’hospitalité (selon le Larousse : générosité, bienveillance, cordialité dans la manière d’accueillir et de traiter ses hotes) et l’omotenashi rigide tel qu’il est souvent vanté et pratiqué.

Et cette stratégie alors ?

L’auteur se garde bien de donner une stratégie clef en main, ce serait aussi rogner sur son fond de commerce. Mais sa recommendation est simple : le livre fournit tous les éléments pour comprendre le tourisme actuel au Japon et les décalages entre offre et demande, à chacun d’agir en conséquence en fonction de la région et de la demande.

Verdict

A lire absolument si vous êtes intéressé par le tourisme au Japon.