Achikochi

De l’émergence a la chute des samouraïs – Vendredi Lecture

2018-05-11 | Lecture : 2 min

Ah, les samouraïs. Je ne le cache pas, je n’en suis pas particulièrement fan. Moins de cinq pourcent (au maximum) d’une population ne représentent pas la psyché d’un pays, surtout quand ces 5% couvrent des situations extrêmement différentes, de l’extrême pauvreté au pouvoir absolu et du voleur de grand chemin au lettré. Mais c’est justement ce qui m’a fait acheter le dernier livre de PF Souyri, « Les guerriers dans la rizière », : la volonté de comprendre et d’aller au delà d’un simple à priori.

Couverture 'Les guerriers dans la rizière, la grande épopée des samourais'
Couverture "Les guerriers dans la rizière, la grande épopée des samourais"

Et le livre est intéressant. Je l’ai trouvé moins percutant que Moderne sans être occidental, sans doute de par mon détachement par rapport au sujet, mais c’est une lecture qui vaut le coup quand même.

Samouraïs : une réalité changeante, une image qui change encore plus

Dans les grandes lignes, Souyri y décrit bien l’évolution des samouraïs, des simples trouffions du départ aux puissants dirigeants que certains sont devenus.

Souyri aborde aussi l’évolution de l’allégeance des samouraïs, de chacun pour soi a une allégeance personnelle puis a une allégeance a une famille (au moment de la disparition de leur role de guerrier pour devenir administrateur).

Un des points communs qu’on retrouve dans chacun de ces changements, c’est le changement de rémunération des samouraïs : tout d’abord rémunérés par des terres prises sur le vaincu (et donc la nécessité de se battre pour aider son train de vie mais surtout de rester du côté des vainqueurs et donc les changements de maitres fréquents initialement), le passage a une rente en riz puis a une rente fixe d’administration en fonction de la distance hiérarchique avec le daimyo était une analyse extrêmement intéressante également. Ca pourrait sembler un poncif aujourd’hui mais appliquer “Follow the money” dans ce contexte historique est une premiere pour moi.

Enfin, Le livre se termine sur la récupération du concept lors de l’ouverture du pays lors de l’ère Meiji, que ce soit en y appliquant des concepts chrétiens pour plaire aux étrangers (comme le Bushido de Nitobe, écrit en anglais parce qu’irrecevable au Japon) ou un passé fantasmé vu par les yeux d’un dément (le Hakugare écrit par un samouraï déchu qui vivait reclus et dont le contenu était tellement ridicule que le livre a été interdit à sa sortie).

Le mot de la fin

Au final, une lecture très instructive, que je recommande.