Achikochi

Moritomo Gakuen – Notes sur l’audition du directeur

2017-03-23 | Lecture : 2 min

Laffaire autour de l’école Moritomo Gakuen continue. Aujourd’hui, le directeur a été auditionné sous serment devant le parlement pendant toute la journée.

Et pour l’occasion, les chaînes de télévision ont bouleversé leurs programmes pour en retransmettre une grande partie.

Audience devant le parlement

Et je trouve ça intéressant. Pour une affaire qui concerne les plus hauts niveaux de l’état, que le parlement prenne le temps d’interroger un témoin clef c’est un grand changement pour un pays réputé assez fermé. Et même en France, ce serait difficilement imaginable.

Encore plus inimaginable c’est que l’audition a été retransmise en direct sur un grand nombre de chaînes, publiques comme privées et pas seulement sur La Chaine Parlementaire que personne ne regarde. A tel point qu’il était difficile de trouver autre chose à regarder aujourd’hui.

Niveau contenu, rien de bien neuf : il est revenu sur le process d’achat du terrain et a confirmer avoir reçu 1 million de yens des mains de Akie ABE, la femme du Premier Ministre et a l’époque des faits, directrice honoraire de l’école.

Le rituel au Parlement aussi était impressionnant de rigidité. Face à des parlementaires le questionnant l’un après l’autre en passant à la tribune, il répondait seul aux questions. Seul avec ses deux avocats sur une moitié de salle face à une trentaine de parlementaires. Mais seul à devoir répondre. MAIS, à chaque question, il devait lever la main pour demander la parole et attendre que le président la lui donne. Ce qui, comme cela arrivait souvent, quand la réponse tenait en quelques mots (« Merci d’interroger le ministre concerné ») tenait plus du comique de répétition.

L’interview au Foreign Correspondents’ Club of Japan

Dans la foulée, Kagoike a donné une interview au FCCJ, l’association des journalistes étrangers. L’ensemble de la soirée est disponible sur YouTube avec interprétation en Anglais.

Je trouve ça intéressant que même dans cette institution, et parmi des journalistes chargés de diffuser ce qui se passe dans le pays, relativement peu parlent Japonais. Ce qui rejoins les motivations que j’exprimais hier.

Je note aussi que pendant la journée certains de ces mêmes journalistes critiquaient les parlementaires sur leurs questions mais ils ont laissé Kagoike orienter ses réponses très loin des questions posées (ou sur des éléments mineurs de la question, comme en réorientant l’approche de l’école sur la Chine et la Corée sur les incursions territoriales de la Chine près des Senkakus).

Bref, on est encore loin du fin mot de l’affaire ou au moins de savoir l’impact sur Abe.