Toyosu, LGBT et Moritomo Gakuen – Une semaine dans l’actu #5
Entre droits des LGBT, les problèmes de Toyosu et l’école ultra nationaliste Moritomo Gakuen, cette semaine ressemble vraiment à un kamoulox.
Niveaux de pollution à Toyosu
Le Bureau scientifique de la ville de Tokyo a annoncé les résultats de ses nouvelles analyses des eaux souterraines de Toyosu, la zone prévue pour la relocalisation du marché aux poissons de Tsukiji. Sans surprise cette fois encore, les niveaux de benzène dépassent les seuils recommandés, de plus de 100 fois la norme.
Pour les scientifiques ayant travaillé sur l’étude comme ceux extérieurs venus vérifier la méthode et les résultats, l’utilisation du lieu est sûre (安全) mais afin de garantir la tranquillité d’esprit (安心) des clients et entreprises, ils laissent le gouverneur décider des suites à donner.
Si les résultats de 100 fois les limites imposées semblent contradictoires avec la qualification en sûr du lieu, l’exemple donné par le bureau permet de comprendre un peu mieux. En prenant pour référence une personne de 50 kg consommant 2 litres d’eau (avec ces seuils de contaminants) pendant 70 ans, les études montrent qu’une personne sur 100 000 contractera un cancer. D’autre part, le marché est physiquement séparé des eaux souterraines contaminées et ne l’utilise pas dans les installations, ni pour la consommation ou applications industrielles (nettoyage, refroidissement etc. ).
Pour Koike, la gouverneur de Tokyo, cette réponse est en demi-teinte. Elle avait fait campagne sur la transparence du projet et la remise à plat du déménagement en fonction des résultats du bureau scientifique pour garantir la tranquillité d’esprit de tous. Sauf que ledit bureau scientifique statut sur la sûreté et refuse de statuer sur la tranquillité d’esprit (qui sort du ressort de la science). Ce qui renvoie la balle dans le camp de la gouverneur.
Droits des LGBT
La ville de Sapporo a prévu de reconnaitre les couples LGBT a partir du 1er juin, devenant la première grande ville à le faire. D’autres villes (ou arrondissements deTokyo) le font déjà mais Sapporo sera la première ville d’importance à le faire. Au niveau national, la reconnaissance n’est pas encore vraiment un sujet à l’ordre du jour.
Tomoya Hosoda vient d’être élu au conseil de la ville d’Iruma. Si cette info semble anecdotique, elle marque en fait l’élection du premier homme trans à un poste officiel au Japon. Aya Kamikawa avait été élue en 2003 (et reconduite depuis) au conseil de l’arrondissement de Setagaya à Tokyo, devenant alors la première personne trans élue à un poste officiel au Japon.
L’University Feminine du Japon (日本女性大学) doit statuer sous peu sur l’admission d’un étudiant né homme mais vivant comme une femme. La loi Japonaise reconnaît les transgenres et la procédure de mise à jour des documents d’identité, même si difficile, existe. Et l’université accepte déjà les étudiants ayant suivi ce process. Mais l’élève en question ayant 18 ans, il n’est pas autoriser à démarrer le traitement hormonal ni à lancer les procédures de mise à jour du livret de famille (possible à partir de 20 ans seulement).
Considéré comme une université traditionnelle dans son approche, le simple fait qu’elle discute FU sujet devrait avoir une influence sur les autres universités non mixtes du pays.
Moritomo Gakuen
Du coté de l’école Moritomo Gakuen, la saga continue mais sans vraiment de nouveau.
Le directeur a été interrogé devant le parlement dans une session hautement médiatisée (article dédié ici) mais n’a fait que confirmer ce qu’il avait dit auparavant.
Ayant refusé lors de l’audition de se prononcer sur les motivations des gens qu’il avait rencontré (notamment Inada ou Akie Abe), l’enquête évolue vers leur audition également. Ce qui, à mon avis, aurait du être fait depuis le début puisque ces personnes étaient nommées dès les premiers jours de l’affaire…